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Ca commence par un règlement de comptes au cours duquel un jeune Blanc expédie ad patres un patron peu scrupuleux. Avec un Noir, tueur à gages délicat mais sans état d’âme, il va former un couple de desperados imprévisibles et prêts à tout. Les deux héros ont en commun la susceptibilité à fleur de peau et le pessimisme tranquille de ceux qui se savent perdants de naissance. Dès le début de ce roman noir, violent et syncopé, on sait donc que ça finira mal (c’est la loi du genre).
L’équipée sauvage plonge le lecteur dans l’atmosphère des quartiers chauds des villes nord-américaines des années 1970 et l’univers des « classes dangereuses », dont les plus infâmes représentants conservent toutefois une humanité qui fait défaut aux figures rassurantes de l’Amérique qui gagne. A travers l’évocation du ghetto, c’est la culture populaire afro-américaine qui est mise à l’honneur et passionnément explorée. La musique avant tout, la soul et le funk de James Brown, Curtis Mayfield ou Sly Stone, celle qui imprègne à l’époque les films de la Blaxploitation, dont l’auteur – un amateur, sans aucun doute – a su merveilleusement recréer l’ambiance.
Bruno, section adulte
Dans un monde ayant la fin pour origine, les causes et les effets s'inversent et les événements prennent d'emblée une allure surnaturelle : la gueule de bois précède l'ivresse, les éboueurs distribuent les ordures, les souteneurs rémunèrent les prostituées, les remords se manifestent sous la forme de rêves prémonitoires, les ruptures amoureuses aboutissent au mariage et au restaurant, on est payé par le garçon pour vomir toutes sortes de plats avant de se voir présenter la carte. D'une manière générale, les actes de destruction se métamorphosent en créations spontanées - jusqu'à la barbarie, qui se mue en violence réparatrice.
A mesure que le récit régresse, on mesure l'ampleur du renversement. Ainsi les Russes évacuent-ils Auschwitz pour laisser place aux nazis. Les chambres à gaz deviennent des centres de régénération ; les camps, des lieux où le travail rend vraiment libre ; les médecins SS, des démiurges capables de remodeler les corps suppliciés.
Au-delà de l'artifice d'un écrivain habile, l'inversion de l'ordre du temps ne fait que mieux ressortir comment, dans l'Allemagne de l'entre-deux-guerres, se fabrique un nazi et s'engendrent les mécanismes de la servitude volontaire.
Bruno, section adulte
Voici une histoire à la Scarface, celle d’un jeune Noir américain dévoré par l’ambition, qui puise son modèle de réussite professionnelle dans le crime, seul secteur de l’activité sociale accessible aux laissés-pour-compte.
Pimp – maquereau en français – est l’autobiographie d’un proxénète. On le suit pas à pas, de son ascension à sa déchéance, en passant par sa gloire, éphémère mais réelle. Opiniâtre dans ses choix, mu par un insatiable appétit d’argent, armé de règles d’action et de certitudes simplistes mais d’une terrible efficacité, il arrivera là où il veut arriver, et par tous les moyens. Ainsi gère-t-il son modeste cheptel de filles comme un négrier ses esclaves, avec cynisme et brutalité, et selon la morale des traders : un maximum de profit pour un minimum de risques. C’est peu dire que le récit est âpre et violent : il est à l’image du sort que l’Amérique libérale réserve à ses minorités.
Exemplaire, cet itinéraire l’est également d'un autre point de vue. Jamais il n’a paru aussi évident que la déviance était compatible avec l'adhésion formelle au conformisme social. Car si le délinquant viole les lois de la société, il en partage les valeurs, jusqu’à incarner à sa manière le mythe du selfmade man.
Chronique dépouillée et sans complaisance à l’égard d’un passé de violence que l’auteur condamne en bloc, Pimp est, plus qu’une plongée dans la pègre, une radiographie de l’Amérique contemporaine.
Bruno, section adulte
Roman d'aventures inspiré du parcours du vicomte de Sanderval rêvant d'horizons lointains.
Il voulait des échanges équitables entre civilisations, le savoir occidental et le chemin de fer contre l'acquisition d'un domaine en terre peule. L'administration française a été très agacée par ce mégalomane dont les aventures étaient rapportées dans les journaux.
Surnommé Yémé, il réussit à gagner la confiance du chef suprême du pays peul qui lui octroya le plateau de Kahel et devint un "roi" peul.
A travers le portrait de ce personnage extravagant, l'auteur restitue le climat politique français de le fin du 19 ème siècle et revisite l'histoire coloniale en la faisant entrer dans l'imaginaire romanesque.
Au fil du récit, on fait la connaissance d'un ensemble de personnages bigarrés, qui forment un concentré de la société américaine de la Nouvelle Orléans des années 1960-70. Parmi les imbéciles conjurés, on rencontre pêle-mêle : une féministe névrosée ; une tenancière de bistrot raciste, véreuse et irascible ; une bourgeoise bégueule et hystérique ; un Noir gouailleur, obnubilé par la réussite sociale ; un sous-prolétariat endoctriné par le maccarthysme ; un agent de police paranoïaque, occupé à la fabrication des criminels ; une starlette ingénue et paumée ; un professeur d'université vieillissant et fumiste ; une employée de bureau hallucinée ...
Il y a surtout Ignatius J. Reilly, personnage pathétique et grandiloquent, extravagant, irresponsable, velléitaire, asocial, mégalomane, hypocondriaque, inventeur d'une utopie orgiaque et d'une théorie des vertus civiques du masochisme - le tout censé engager le genre humain sur le chemin de la rédemption. Le seul dont l'imbécillité confine au génie. Le seul aussi à échapper à la médiocrité ambiante et à la mesquinerie de ses contemporains.
Dès qu'il apparaît, les choses ne vont plus tout à fait comme il faut. Et sous prétexte de rendre le monde conforme à la « théologie » et à la « géométrie », il provoque immanquablement désordres et calamités. Anarchiste malgré lui, exempt de toute méchanceté, anachronique à la manière de Don Quichotte, son regard oblique non dépourvu de clairvoyance démasque et prend en défaut les imbéciles, heureux ou non, qui conspirent dans tous les secteurs de la société.
Un roman épique, drôle, écrit dans une langue savoureuse, qui campe l'une des plus mémorables figures jamais inventées par la littérature.
Bruno, section adulte
D-503 est un numéro heureux, remerciant, pour chaque seconde qu'il passe dictée par la Table des Heures, le Bienfaiteur de l'Etat Unique. Un jour, le hasard - pourtant fort rare dans ce monde où tout est prévu - fait qu'il croise le chemin de I-330, une femme aussi troublante que l'angoissante racine de -1 ...
En 1920, Eugène Zamiatine "invente" la dystopie et ouvre avec ce récit la voie aux deux grands classiques de la littérature d'anticipation que sont 1984, de George Orwell, et Le Meilleur des mondes, d'Aldous Huxley. Ce roman, où transpire l'angoisse de son personnage principal aux prises avec la découverte de son âme, est véritablement fascinant par son aspect visionnaire.
Mathilde, section adulte
Tu parles d'un tiercé gagnant : Eugène, parigot impénitent, as de la cambriole et esthète à mes heures. Grace, poule de luxe gonflée au silicone. Slawomir, clodo érudit amateur de Pauillac. Nous ne sommes pas comme vous, mais oubliez tout ce que vous croyez savoir sur les vampires. Les morsures, les cercueils, les chauves-souris, c'est bon pour les gogos. On n'en veut pas à votre sang, simplement à vos souvenirs, vos émotions ; à votre vie en somme. Nous vivons dans les interstices de votre monde, parce que la discrétion est notre assurance-vie. Et sans Grace, ça aurait sans doute pu continuer un moment. Au lieu de ça, nous voilà à courir Paname pour sauver nos miches d'une secte de vendeurs de roses à la sauvette, d'une fraternité d'albinos dopés à l'Eher et de la malédiction de nos origines. Alors, un bon conseil, bonnes gens : Restez chez vous, les rues de Paris ne sont plus sûres.
Un très bon roman d'aventure aux cotés d'Eugène un vampire psychique aux accents parigots. Loin, très loin de l'univers Twilight et presque à deux pas d'Audiard.
Un bon moment de lecture !                Â
Christelle - Section adulte
Beau, intelligent, cultivé, rompu aux techniques de combat et encombré d'un sixième doigt à chaque main, Dimitri Borja Korozec a voué sa vie à l'élimination physique de tous les tyrans de la planète. Avait-il le choix ? Lorsqu'on est le fils d'un Russe membre de la "secte nihiliste ultra-radicale" des "demi-castrés" - laquelle inflige à ses affiliés l'ablation du testicule droit afin d'être sûre que leur progéniture soit de gauche -, on a son destin tracé.
 En cette première moitié du 20ème siècle, les occasions de l'accomplir ne manquent pas. Mais s'il fait irruption dans la grande histoire, fomentant maints attentats contre les puissants, le hasard "s'obstine à l'envoyer au bon endroit au mauvais moment". La déveine, la maladresse, l'incompétence ou la présence de concurrents plus opiniâtres le font immanquablement échouer. C'est ainsi qu'il contribue par ses ratages et bien malgré lui à la permanence du monde qu'il veut détruire.
Pas de parabole sur les ruses de la raison dans le récit des (més)aventures de l'anarchiste monotesticulaire, mais un vrai roman populaire, épique et drôle, avec tous les ingrédients du genre : du sang, des larmes, et même un peu de sexe.
Bruno, section adulte
Une femme est allongée dans l'herbe, seule. En elle jaillit un flot de sensations et de souvenirs intenses, aussi intenses que leurs contours sont vagues. Un visage, une voix, des bribes de l'enfance... Une odeur d'herbe, une soif brûlante et une envie de pleurer, qui n'est ni joie ni tristesse. Le temps, le lieu, tous les repères se brouillent pour laisser place aux émotions.
 Un tout petit livre à garder dans sa poche, à lire et à relire, pour pouvoir profiter à tout moment de l'évasion que procurent les rêveries de cette femme assoupie.
                                                                                  Christelle - Section adulte
Très beau roman sur le pouvoir merveilleux de la littérature comme lien entre les êtres. Un livre prenant.
il y a 11 semaines 2 jours
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